Le zéro déchet s'invite dans votre cuisine

Lorsque l’on évoque le concept de zéro déchet, les pensées qui viennent souvent à l'esprit sont : « Je n'ai pas les moyens » ou « Je n'ai pas le temps ». Aujourd'hui, je souhaite vous démontrer le contraire et vous proposer des astuces simples à mettre en œuvre, tout en réalisant des économies.

D'après Eurostat, en 2020, chaque Français a généré 496 kg de déchets ménagers. Parallèlement, les activités économiques ont engendré 281 millions de tonnes de déchets, avec la construction en tête, représentant à elle seule 213 millions de tonnes.

Voici les trois principales catégories de déchets :

– Les déchets alimentaires et végétaux, représentant près de 33 %

– Les plastiques, qui constituent environ 15 %

– Les textiles sanitaires, avec près de 14 %

Aujourd'hui on va s'attaquer à votre cuisine pour vous permettre de diminuer vos déchets alimentaires et surtout faire des économies

Les déchets alimentaires comprennent les restes de repas, les épluchures, ainsi que les fruits et légumes abîmés. D'après l'ADEME, chaque Français produit environ 30 kg de déchets alimentaires par an, dont 7 kg proviennent de produits encore emballés.

Les déchets végétaux, également appelés déchets verts, incluent les résidus issus de l'entretien des espaces verts, tels que les feuilles mortes, les mauvaises herbes, les pelouses et les branches. Chaque Français génère environ 60 kg de déchets verts par an.

Malheureusement, ces déchets étant souvent jetés ensemble, leur traitement adéquat devient impossible. Les déchets verts, par exemple, subissent le même traitement que les déchets alimentaires, ce qui empêche la restitution de la matière organique dans le sol.

Astuces écologique et économiques

Pour réduire la quantité de déchets alimentaires, vous pouvez adopter plusieurs comportements écoresponsables:

- Vérifiez les dates de péremption ;

- Achetez uniquement les produits essentiels en établissant une liste et en ajustant les quantités ;

- Préparez des plats à partir des restes et des aliments proches de leur date limite ;

- Recourez au compostage ou au lombricompostage, qui peuvent facilement être réalisés même en appartement.

Lorsque je mentionne la préparation de plats à partir de restes, je ne fais pas référence au riz que vous avez cuisiné en trop en pensant qu'il n'y en aurait pas assez (nous sommes tous passés par là, n'est-ce pas ?), mais plutôt aux épluchures de pommes, de carottes ou d'oignons. Découvrez 3 recettes zéro déchet, faciles à réaliser, délicieuses et économiques :

Composter les déchets organiques 🍎

Tout d’abord si vous ne pouvez pas avoir de composte pas de panique!!! 

Vous pouvez créer un engrais liquide à base de peau de banane. Souvent considérées comme des déchets alimentaires, ces peaux ne doivent pas être sous-estimées pour leur capacité à nourrir vos plantes. Elles sont une source précieuse de nutriments, étant particulièrement riches en potassium, un élément essentiel à la croissance des végétaux.

Une méthode simple consiste à enterrer les peaux de banane directement dans le sol autour de vos plantes. Vous pouvez aussi les couper en petits morceaux et les incorporer à votre compost pour améliorer le mélange. Une autre option est de préparer un engrais liquide en faisant tremper les peaux de banane dans de l'eau pendant quelques jours, puis en utilisant cette solution pour arroser vos plantes.

Le compostage

Le compostage des déchets alimentaires constitue une solution respectueuse de l'environnement et efficace pour réduire le gaspillage. En transformant les épluchures de fruits et légumes, les restes de repas et autres déchets organiques en compost, vous obtenez un engrais naturel et nourrissant pour votre jardin. 

Pour commencer le compostage, il vous faudra acquérir un bac à compost. Ces bacs sont généralement abordables et se trouvent dans la plupart des magasins de jardinage. Vous pouvez également opter pour des solutions plus simples, comme des palettes en bois assemblées ou des matériaux en métal. Une fois votre bac en place, il ne vous reste plus qu'à y ajouter les matières organiques et à bien les mélanger ! 

À noter : La clé pour obtenir un bon compost est de bien mélanger les matières vertes (⅓ déchets humides) et les matières brunes (⅔ déchets sècs), l'objectif est de nourrir à la fois les bactéries et les champignons ! Certaines substances ne peuvent pas être compostées et doivent être jetées avec les ordures ménagères ou déposées en déchetterie. 

Sur l'image suivante, vous trouverez la liste des déchets que vous pouvez et ne pouvez pas mettre dans votre compost.

Le lombricompostage

Pour ceux qui manquent de place, le lombricompostage est une solution pratique pouvant être réalisé à l'intérieur ou à l'extérieur, par exemple dans un abri de jardin. En utilisant des vers de terre pour décomposer les restes alimentaires, vous pouvez générer un compost de qualité dans un espace réduit tout en diminuant le volume de déchets ! Une fois que les lombrics ont effectué leur travail de transformation, le produit final est noir et grumeleux. Ce compost peut ensuite être utilisé pour fertiliser les plantes de votre jardin ou d'intérieur.

Pour mettre en place un système de lombricompostage, voici ce dont vous aurez besoin :

  • Des boîtes ou des conteneurs, peu importe le matériau (bois, plastique, etc.), empilés les uns sur les autres avec un couvercle troué entre chaque niveau.
  • Les vers à introduire dans les conteneurs sont des vers du fumier (rouges avec des lignes jaunes) ou des vers de Californie (très rouges et préférant les matières fraîches). Il n'est pas nécessaire d'en introduire en grande quantité, car ces vers possèdent de nombreux prédateurs dans la nature et se reproduisent rapidement dans le lombricomposteur.

Commencez par placer des journaux découpés et un peu de carton au fond. Ajoutez de l'eau pour humidifier le carton, puis placez les vers par-dessus. Attention, pour commencer, il est recommandé d'avoir un poids de vers au moins deux fois supérieur à la quantité de déchets que vous fournirez chaque jour (par exemple, 500 g de vers pour 250 g de déchets).

Le lombricompostage nécessite peu de surveillance. Il suffit de vérifier que l'humidité est adéquate et d'équilibrer le rapport carbone/azote en ajoutant un peu de carton avec les déchets alimentaires. Les vers apprécient particulièrement les cartons d'œufs, car ils y trouvent un bon milieu pour se reproduire et se nourrir.

Il est essentiel de bien sélectionner les déchets que vous ajoutez à votre lombricomposteur pour garantir un bon équilibre et une décomposition efficace. Certaines matières peuvent perturber cet équilibre et nuire à la santé des vers. Un bon lombricompostage repose sur un équilibre entre les déchets azotés (verts et humides) et les déchets carbonés (secs et marron). Voici quelques conseils pour maintenir cet équilibre.

Pour récupérer le compost, déplacez les vers en modifiant le lieu d’alimentation (nourrissez uniquement le bac inférieur). Ensuite, laissez sécher le compost récupéré. Vous pourrez l’utiliser directement dans les six mois suivants.

Les avantages du lombricompostage incluent :

  • Un fonctionnement possible toute l’année, car il se fait en intérieur.
  • Pas d’odeur, car les vers éliminent l’odeur de décomposition des déchets organiques grâce à leur digestion.
  •  Une bonne aération du terreau grâce à leurs déplacements quotidiens.
  • La production d’environ 10 litres d’engrais liquide de qualité par an et par personne.
  • Une réduction des déchets d’environ 50 %.
  • Très peu d’entretien nécessaire, les vers s’occupant de la majeure partie du travail. Il suffit d’ouvrir le couvercle et de les nourrir !

En ce qui concerne l’entretien du lombricomposteur, il est essentiel de le surveiller et de l’entretenir régulièrement pour garantir son bon fonctionnement. Voici quelques conseils pour un entretien efficace :

  • Assurez-vous de maintenir une température stable, idéalement entre 15 et 25°C, pour le bien-être des vers.
  • Aérez le lombricomposteur en remuant délicatement le compost avec une fourche ou un outil similaire.
  • Vérifiez régulièrement l’humidité du compost et ajustez la quantité de déchets azotés et carbonés en conséquence.
  • Récoltez le lombricompost lorsque celui-ci est bien décomposé et utilisez-le pour fertiliser vos plantes.

En conclusion, réduire notre impact sur les déchets alimentaires est à la portée de chacun d'entre nous. En adoptant des pratiques simples et accessibles, comme le compostage, la planification des repas ou encore l'utilisation de restes créatifs, nous pouvons non seulement alléger notre empreinte écologique, mais aussi réaliser des économies significatives. Chaque geste compte et contribue à un avenir plus durable. En nous engageant ensemble dans cette démarche bienveillante, nous faisons un pas vers un monde où chaque aliment compte et où le respect de notre planète est une priorité. Soyons acteurs de ce changement, et inspirons notre entourage à faire de même !


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